18-20 janv. 2017 ENS - IFÉ, 19 Allée de Fontenay, 69007 Lyon (France)
« Être écoutée » au-delà d'« être regardée » : enjeux de la production et de la médiatisation de rappeuses montréalaises dans un contexte marqué par leur « rareté »
Claire Lesacher  1  
1 : GIS Pluralités Linguistiques et Culturelles  (GIS PLC)
Université Rennes 2 - Haute Bretagne : EA3207

Mots clefs : Rap, rapports sociaux, discours, médiatisation, Montréal

Cette communication se base sur une recherche doctorale qui s'est focalisée sur les pratiques et les expériences de rappeuses montréalaises, envisagées à l'aune du genre (Kergoat, 2012 ; Jackson, 2001) et d'un point de vue sociodiscusif. L'étude des productions discursives des rappeuses a notamment mis en exergue que ces dernières actualisent un rapport « différence/référence » lorsqu'elles évoquent leurs trajectoires dans le rap, selon lequel le groupe des rappeuses représenterait la « différence ». Le groupe des rappeurs, quant à lui, représenterait la « référence », et donc la norme. Dans le cadre de cette communication, il s'agira d'envisager les enjeux concomitants à ce rapport « différence/référence », notamment au niveau de la confrontation des rappeuses aux logiques des structures de production et de médiatisation. De quelle manière ce contexte de « particularité » des rappeuses impacte leurs pratiques et leurs expériences de la visibilité dans l'espace public? Si les discours des rappeuses indiquent qu'elles considèrent bénéficier d'une certaine « curiosité augmentée » du fait de leur « rareté », il apparaît également que leurs trajectoires sont traversées par un nœud qui se forme à l'intersection du « être regardée » et du « être écoutée ». Ce nœud convoque la double ségrégation du champ musical (Ravet et Coulangeons, 2003), c'est-à-dire des enjeux de spécialisation sexuelle des activités et de hiérarchisation de la légitimité artisique.

Arrimée aux ancrages théoriques et épistémologiques qui envisagent le genre comme un rapport social coproduit et les subjectivités en tant que traversées des rapports sociaux, mais jamais pleinement déterminées par ces derniers, cette communication se base sur une enquête de terrain réalisée en 2011 auprès de rappeuses à Montréal. Elle est axée sur un corpus discursif et interprété selon une méthode qui croise analyse du discours et analyse de contenu thématique.

 

 

 


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